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Des responsables la Fed remettent en question la nécessité de nouvelles baisses de taux, Miran se démarque
information fournie par Reuters 22/09/2025 à 18:33

Le bâtiment de la Réserve fédérale à Washington, D.C

Le bâtiment de la Réserve fédérale à Washington, D.C

Des responsables de la Réserve fédérale américaine (Fed) ont mis en doute lundi la nécessité de nouvelles baisses de taux dans un contexte d'inflation élevée, tandis que le nouveau gouverneur Stephen Miran a averti que la politique monétaire actuelle pourrait être trop restrictive.

Le président de la Fed de Saint-Louis, Alberto Musalem, et son homologue de la Fed d'Atlanta, Raphael Bostic, ont tous deux souligné, dans des déclarations distinctes, que si la réduction de 25 points de base des taux d'intérêt de la Fed lors de la réunion de la semaine dernière était appropriée pour gérer le risque d'une hausse du chômage, la réduction de l'inflation restait une priorité.

"J'ai soutenu la réduction de 25 points de base du taux directeur du FOMC la semaine dernière en tant que mesure de précaution destinée à soutenir le marché du travail au plein emploi et à éviter un nouvel affaiblissement", a déclaré Alberto Musalem lors d'un discours devant la Brookings Institution à Washington.

"Toutefois, je pense que la marge de manoeuvre pour un nouvel assouplissement est limitée sans que la politique ne devienne trop accommodante, et nous devrions agir avec prudence", a-t-il ajouté.

Dans une interview accordée au Wall Street Journal, Raphael Bostic a pour sa part déclaré que la réduction actée la semaine dernière était la seule qu'il jugeait probablement nécessaire cette année, étant donné que l'inflation reste supérieure d'environ un point de pourcentage à l'objectif de la Fed.

"Je suis préoccupé par l'inflation qui est trop élevée depuis longtemps. Et pour moi, je pense qu'il est important que nous continuions à signaler l'importance de ce problème", a déclaré Raphael Bostic.

Quant à une éventuelle baisse des taux lors de la réunion de la banque centrale en octobre, Raphael Bostic, qui ne vote pas sur la politique des taux cette année, dit ne pas y être favorable aujourd'hui, "mais nous verrons ce qui se passera".

Stephen Miran, nouveau gouverneur de la Fed, a toutefois dit lundi que les changements apportés aux politiques d'immigration, fiscales et réglementaires devraient faire baisser les taux d'intérêt sous-jacents aux États-Unis et rendre la politique monétaire actuelle beaucoup trop restrictive par rapport à ce dont l'économie a besoin pour maintenir l'inflation à son niveau cible.

"Le résultat est que la politique monétaire est bien engagée dans une phase restrictive. Maintenir les taux d'intérêt à court terme à un niveau trop élevé d'environ deux points de pourcentage risque d'entraîner des licenciements inutiles et une hausse du chômage", a-t-il déclaré dans un discours préparé pour l'Economic Club of New York.

La Fed a, comme prévu, réduit mercredi dernier ses taux directeurs d'un quart de point de pourcentage et indiqué qu'elle baisserait progressivement ses coûts d'emprunt pour le reste de l'année, dans un contexte de craintes d'un affaiblissement du marché du travail.

Cependant, Stephen Miran s'est opposé à cette décision, estimant qu'une baisse de 50 points de base était plus appropriée, et a également prévu des baisses d'un demi-point de pourcentage lors des deux prochaines réunions de la Fed, une projection qui, selon lui, "diverge de celles des autres membres du FOMC".

Sephen Miran, qui a rejoint ce mois-ci le conseil des gouverneurs de la Fed après avoir été proposé à ce poste par le président Donald Trump, a fait valoir que ses collègues n'avaient pas tenu compte de la manière dont les changements politiques de la Maison blanche, en particulier les droits de douane, le durcissement de la politique migratoire et la déréglementation, réduisaient le taux d'intérêt dit "neutre".

Difficile à estimer, le taux d'intérêt dit "neutre" est le niveau qui n'encourage ni les dépenses ni les investissements, et ne restreint pas l'activité économique afin d'atténuer les pressions sur les prix.

Les commentaires de Stephen Miran, Alberto Musalem et Raphael Bostic reflètent le débat en cours à la Fed sur l'ampleur et la rapidité des ajustements nécessaires des taux d'intérêt.

Alberto Musalem, qui vote sur la politique des taux cette année, a quant à lui déclaré qu'il pensait toujours que le risque d'une inflation au-dessus de l'objectif de la Fed signifiait que le taux d'intérêt de référence devait rester suffisamment élevé pour compenser le risque d'augmentation des prix.

"La politique monétaire devrait continuer à s'opposer à la persistance d'une inflation supérieure à l'objectif fixé", a-t-il dit.

S'il existe des risques pour le taux de chômage, à moins qu'ils ne commencent à se matérialiser, "accorder trop d'importance au marché du travail [...] pourrait faire plus de mal que de bien", a-t-il défendu.

(Rédigé par Howard Schneider ; version française Diana Mandia, édité par Kate Entringer)

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